Riche d’un savoir-faire de plus de 600 ans, ce domaine s’attache à produire des vins blancs raffinés dans le respect du terroir et de la biodiversité.

Dans l’enceinte de son site s’ouvrant sur les coteaux des bords de Loire, le château dévoile aux visiteurs les spécificités d’une viticulture et d’une vinification naturelles.

Visite guidée dans les vignes, découverte des chais et initiation à la dégustation permettront ainsi aux curieux de percer les secrets des quatre prestigieuses cuvées qui font du Château de Tracy un haut représentant des vins de Pouilly-Fumé.

Pourquoi être passé en bio? 

Dans les années 90, j'étais dirigeant d’une entreprise phytosanitaire et je me suis aperçu que le monde partait dans une spirale catastrophique pour l’avenir. Devenu maire de Correns, en tant que vigneron humaniste, j’ai proposé que l’on devienne le premier village bio de France pour la viticulture. À ma grande surprise, tous les vignerons ont sauté le pas, afin notamment de garder une agriculture à taille humaine.

À Correns, seule la viticulture est en bio ?

Tout le monde est très vite passé en bio : se sont installés un chevrier (dans les forêts communales), un maraîcher, un apiculteur, des producteurs de plantes aromatiques médicinales, un éleveur de poulets et d’œufs... Le village a suivi avec un certain nombre d’actions au niveau de l’écoconstruction, des énergies renouvelables et de la cantine scolaire.

À titre personnel, je pense que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture est tout aussi primordial que celui du bien manger. C’est la manière dont nos enfants vont se nourrir qui va déterminer l'évolution de la planète, il faut donc les sensibiliser à la production, à la consommation, mais aussi au gaspillage.

Quel bilan pouvez-vous tirer du passage en bio ?  

L’écotourisme et l’oenotourisme se sont développés avec l’ouverture d’hébergements et la création d’activités qui ont engendré des revenus supplémentaires. Mes vendeurs et moi passons beaucoup de temps à expliquer aux visiteurs ce qu'est l'agriculture biologique, car ils sont très curieux.

Les producteurs locaux ont également gagné des débouchés de vente favorisant les circuits courts, mais une des plus grandes réalisations reste le maintien au village de nos jeunes. L’âge moyen du conseil d’administration de la coopérative est de 35-40 ans contre 55 ans dans le reste du département, et on assiste encore aujourd'hui à de nombreuses installations. Ainsi notre village se dynamise et se développe (restaurants, manifestations, évènements musicaux, etc.).

J’invite les visiteurs à pousser les portes des différents producteurs pour découvrir comment le bio est aussi créateur de nouvelles techniques ou technologies.